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Une Photo, Une Histoire – L’Enfer Glacial du Mont Aigoual

Photo du rédacteur: julien delavaljulien delaval

Dernière mise à jour : 2 mars

L’hiver en montagne, c’est toujours une prise de risque. Le Mont Aigoual, connu pour ses conditions extrêmes (record de vent à 251 km/h en 2016), ne fait pas exception. Ce soir-là, avec deux amis, nous avions une idée simple : aller capturer un coucher de soleil en photo dans un décor hivernal.

La météo s’annonçait plutôt clémente, à une exception près : le vent.

Mais ce n’était qu’un détail… jusqu’à ce qu’on y soit vraiment.



photo prise au coucher du soleil au mont aigoual en hiver avec un vent glaciale de 160km/H
Photo du Mont Aigoual - Mars 2015 - Julien Delaval

 

L’Ascension : Le Vent Qui Déjà Dicte la Soirée


Nous montons en voiture jusqu’à la limite praticable. Au-delà, la neige et le verglas rendent la route impraticable, il faut donc continuer à pied, avec un vent qui souffle déjà fort.

Les premiers pas dans la neige sont supportables malgré le froid vif, mais à mesure que nous avançons, les rafales s’intensifient, transformant chaque pas en une lutte contre la force du vent.

Arrivés près de l’antenne du sommet, nous trouvons un semblant d’abri contre les rafales. Le coucher de soleil approche : il faut maintenant sortir et photographier, malgré les conditions.


 

Lutte Contre le Vent du Mont Aigoual : Prendre une Photo Devient un Combat


photographes en action au mont aigoual avec un vent violent
Mont Aigoual - Mars 2015

Au fur et à mesure que le soleil descend, le vent redouble de violence.

À tour de rôle, nous quittons l’abri de l’antenne pour tenter une photo du Mont Aigoual.

Impossible de rester longtemps : chaque rafale est un coup de masse.

Je sors, je cadre, je tremble, je lutte pour garder mon appareil stable, puis je remonte aussitôt me réfugier.

La neige vole dans tous les sens, la lumière du soleil s’accroche aux reliefs givrés… L’ambiance est spectaculaire, mais presque impossible à capturer tant il est difficile de tenir debout.

Puis, je tombe.

Une fois. Deux fois. Trois fois.

Le vent me projette au sol, la neige s’infiltre partout. Chaque pas en avant est une lutte.

J’essaie de me relever, de stabiliser mon appareil, de continuer.


 

Jusqu’au Moment Où Mon Corps Dit Stop


Soudain, je ne sens plus mon boîtier.

Mes doigts sont pétrifiés, incapables de serrer quoi que ce soit.Je perds toute dextérité, l’appareil semble glisser de mes mains.

Je remonte à l’antenne, incapable de gérer mes réglages, mes doigts sont morts.

Mon ami me tend ses gants, et c’est là que la douleur devient insupportable.

Le retour de la circulation est un calvaire.Chaque nerf semble brûler, comme des aiguilles chauffées à blanc sous la peau.Je serre les dents, incapable de faire autre chose que d’attendre que ça passe.

C’est le signal qu’il faut partir.


 

La Descente : Le Vent Qui Décide de Tout


Nous décidons de rentrer.

Mais même ce trajet est une épreuve.

Le vent est si fort qu’il est impossible de marcher droit.

Pour avancer, nous devons marcher en oblique, compensant sans cesse la force qui nous pousse de côté.

Chaque pas demande une concentration extrême, pour ne pas tomber ou être projeté.

Chaque minute est plus éprouvante que la précédente, mais nous finissons par atteindre la voiture.


 

5. Ce Que J’ai Retenu de Cette Expérience Extrême


La montagne ne fait pas de cadeaux.

Le vent, ce soir-là, n’était pas juste une contrainte. Il rendait la photographie presque impossible.


Le froid extrême est un danger invisible. Ne plus sentir ses doigts, perdre la prise sur son boîtier, ne plus être capable de changer un réglage… c’est dangereux.


Une photo ne vaut pas n’importe quel risque. Le spectacle était incroyable, mais à un moment, il faut savoir lâcher prise et redescendre.

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